Le mot de passe reste aujourd’hui la première ligne de défense pour la majorité des comptes. Pourtant, des mots de passe faibles ou mal gérés sont encore responsables d’une grande partie des compromissions. Un bon mot de passe n’est pas seulement “complexe”, il doit être robuste, unique et bien géré.
Voici comment créer des mots de passe robustes et surtout les gérer efficacement, sans compliquer la vie des utilisateurs.
1 Qu’est-ce qu’un mot de passe robuste ?
Un mot de passe robuste doit résister aux attaques automatisées (brute force, dictionnaire, fuites de bases de données).
- Longueur suffisante (12 à 16 caractères minimum)
- Caractères variés (lettres, chiffres, symboles)
- Aucune information personnelle
- Impossible à deviner logiquement
Important : la longueur est souvent plus efficace que la complexité seule.
2 Pourquoi les mots de passe courts sont dangereux
Les attaques modernes utilisent des GPU capables de tester des millions de mots de passe par seconde.
- Un mot de passe de 8 caractères peut être cassé en quelques heures
- Les combinaisons courantes sont testées en priorité
- Les fuites de données alimentent des bases de mots de passe connus
3 Un mot de passe unique par service
Réutiliser le même mot de passe est l’une des pires habitudes de sécurité.
- Une fuite = tous les comptes compromis
- Les attaques par credential stuffing exploitent cette pratique
- L’email piraté permet souvent de réinitialiser les autres comptes
Règle d’or : un mot de passe = un service.
4 Les phrases de passe : simples et efficaces
Une phrase de passe est souvent plus robuste et plus facile à retenir qu’un mot de passe complexe.
- Longue (20+ caractères)
- Facile à mémoriser
- Très difficile à casser
Exemple : Mon-Chien!AdoreLesPromenades_2025
5 Utiliser un gestionnaire de mots de passe
Le gestionnaire de mots de passe est aujourd’hui la solution la plus sûre et la plus pratique.
- Génération de mots de passe forts
- Stockage chiffré
- Remplissage automatique
- Un seul mot de passe maître à retenir
Exemples fiables : Bitwarden, 1Password, KeePass, Dashlane.
6 Le mot de passe maître : un point critique
Le mot de passe maître protège tous les autres. Il doit être exceptionnellement solide.
- Phrase de passe longue (20+ caractères)
- Jamais réutilisée ailleurs
- Jamais stockée en clair
7 Activer la double authentification (2FA)
Même le meilleur mot de passe peut fuiter. Le 2FA ajoute une barrière essentielle.
- Bloque la majorité des attaques automatisées
- Protège contre les fuites de mots de passe
- Indispensable pour les comptes sensibles
Privilégier : applications d’authentification (TOTP) plutôt que SMS.
8 Ne jamais stocker un mot de passe en clair (côté développeur)
Du côté serveur, un mot de passe ne doit jamais être stocké en clair.
- Utiliser un hash adaptatif
- Ne jamais inventer son propre algorithme
- Comparer avec
password_verify()
$hash = password_hash($password, PASSWORD_DEFAULT);
if (password_verify($input, $hash)) {
// mot de passe valide
}
9 Quand faut-il changer son mot de passe ?
Changer trop souvent peut être contre-productif. L’important est de changer au bon moment.
- Après une fuite ou suspicion de compromission
- Si le mot de passe a été réutilisé
- Si un accès non autorisé est détecté
En l’absence d’incident, un mot de passe robuste et unique peut rester valable longtemps.
10 Erreurs classiques à éviter absolument
- Stocker ses mots de passe dans un fichier texte
- Les envoyer par email ou messagerie
- Utiliser des informations personnelles
- Désactiver le 2FA “par confort”
- Réutiliser le même mot de passe partout
Bonnes pratiques essentielles
- Mots de passe longs et uniques
- Gestionnaire de mots de passe
- Double authentification activée
- Hash sécurisé côté serveur
- Surveillance des connexions suspectes
Conclusion : la sécurité des mots de passe repose moins sur la mémoire humaine que sur de bons outils et de bonnes habitudes. Avec un gestionnaire, des mots de passe uniques et le 2FA, vous bloquerez déjà la majorité des attaques courantes.

Par Thibaut Pietri
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